Le PDG du groupe LVMH, Bernard Arnault, a dénoncé une nouvelle surtaxe sur l’impôt des grandes entreprises françaises, qui, selon lui, met en péril la production locale et pousse à la délocalisation. Cette mesure, prévue dans le budget 2025, vise à rapporter près de 8 milliards d’euros à l’État, mais pourrait, selon l’industriel, freiner les investissements en France et affaiblir l’attractivité du pays pour le secteur manufacturier, y compris les ateliers de production du luxe.

Une menace pour l’industrie du luxe Made in France ?

À l’occasion de la présentation des résultats 2024 de LVMH, Bernard Arnault a exprimé ses inquiétudes quant à l’augmentation de 40 % de l’impôt sur les sociétés pour les entreprises réalisant plus de trois milliards d’euros de chiffre d’affaires. « C’est une taxation directe du Made in France », a-t-il martelé, soulignant l’impact potentiel de cette mesure sur les maisons du luxe, dont le savoir-faire repose sur des ateliers de production français, des artisans hautement qualifiés et une tradition d’excellence reconnue dans le monde entier.

« Aux États-Unis, les impôts descendent à 15 %, les ateliers sont soutenus par des subventions, et le gouvernement encourage activement la production locale », a-t-il comparé. « En France, nous faisons exactement l’inverse, en pénalisant ceux qui choisissent d’investir et de produire sur le territoire national. »

Des ateliers français en sursis ?

LVMH, qui possède de nombreux ateliers et manufactures en France, s’inquiète des conséquences de cette surtaxe sur la compétitivité de ses activités hexagonales. « Nous sommes fortement sollicités par les autorités américaines pour poursuivre nos implantations d’ateliers », a reconnu Bernard Arnault, laissant entendre que le groupe pourrait revoir sa stratégie industrielle si la France devenait trop contraignante fiscalement.

Selon lui, le Made in France, qui est l’un des atouts majeurs du secteur du luxe, risque d’être affaibli par ces choix politiques. « Augmenter de 40 % l’impôt des entreprises qui fabriquent en France, c’est un signal désastreux », a-t-il prévenu. « Si l’on souhaite préserver nos savoir-faire et maintenir des emplois qualifiés sur le territoire, il faut au contraire encourager et non pénaliser la production locale. »

Une fiscalité durablement alourdie ?

Si le gouvernement affirme que cette surtaxe ne serait appliquée que pour un an, Bernard Arnault se montre sceptique. « Personne n’y croit : une fois qu’on a augmenté les impôts de 40 %, qui va les baisser de 40 % ensuite ? », a-t-il ironisé.

LVMH, malgré sa position de leader mondial du luxe, a vu son bénéfice net reculer de 17 % en 2024, à 12,55 milliards d’euros, tandis que son chiffre d’affaires annuel a diminué de 2 %, atteignant 84,7 milliards d’euros. Dans ce contexte économique tendu, le PDG du groupe estime qu’une politique fiscale plus incitative pourrait être une meilleure solution pour préserver la compétitivité des industries françaises et assurer l’avenir du Made in France sur la scène mondiale.

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