Paris – Après plusieurs décennies à battre avec un coeur suisse ou asiatique, l’horlogerie française pourrait voir renaître dès l’automne un mécanisme 100 pour cent tricolore grâce à un projet porté par un nouveau groupe, implanté non pas dans le berceau franc-comtois de la profession mais à La Ciotat.

Dans les années 1990, la disparition de la manufacture France Ebauches avait sonné le glas de la fabrication en France de mouvements horlogers, la pièce maîtresse d’une montre, et plus précisément du spiral, petit ressort qui régule le balancier. « La montre française s’était éteinte mais elle est en train de revenir, et c’est tout un symbole car ce rêve était là depuis longtemps », résume à l’AFP Emeric Delalandre, co-fondateur de la marque Hegid.

Les montres Hegid et Lornet (haute horlogerie) devraient embarquer dans les prochains mois un mécanisme 100 pour cent français : elles sont en effet les marques-étendards d’un nouveau groupe, Aiôn, récent acquéreur d’une manufacture horlogère suisse – et surtout de ses 450 machines qui vont être déménagées sur le sol français.

« Dans un premier temps, l’idée est de rapatrier 30 pour cent des machines pour la fin de l’été. Ensuite, il faut prévoir trois semaines de réglage et on n’aura plus qu’à appuyer sur le bouton. L’objectif est que la production commence en septembre », indique Céline Guth, directrice générale d’Aiôn.

Le mouvement horloger produit « sera donc 100 pour cent français, on sous-traitera avec des artisans français pour ce qu’on ne sait pas faire, comme les aiguilles », précise-t-elle. Et les très rares entorses à cette règle concerneront l’utilisation d’or ou de pierres précieuses – introuvables en France.

« Nous voulons remettre sur le devant de la scène l’horlogerie française, la vraie. Il y a toujours une espèce de quiproquo sur le Made in France, et nous voulons le redéfinir. Actuellement les jeunes qui apprennent (le métier) en France partent tous en Suisse, on a l’impression qu’on se fait voler nos talents. On veut juste relocaliser un savoir-faire. Et avec des prix très compétitifs », assure Céline Guth.

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