Centre Bedding à Mer (Loir-et-Cher) produit chaque année 20 à 25 000 matelas pour la marque Tréca.
Fabricant français de literie haute gamme pour les marques Tréca, Simmons et Hotelys, Adova Group, fort de plus de 800 salariés pour un chiffre d’affaires de 160 millions d’euros, poursuit sa stratégie de réindustrialisation sur son usine Centre Bedding, à Mer (Loir-et-Cher) pour une production plus vertueuse. «L’objectif n’est pas d’augmenter la quantité, mais la qualité de notre production, dans le cadre de notre programme d’écoconception Ressources, en réduisant la pénibilité pour nos salariés», précise son président, Charles-Henri Déon. Plus d’1 million d’euros a été investi sur trois ans sur le site mérois, qui produit chaque année 20 à 25 000 matelas, 10 000 sommiers et 3 000 têtes de lit pour la marque Tréca.
Une stratégie qui permet d’accompagner la croissance d’Adova à l’export, qui représente 20% de son chiffre d’affaires (contre 10% en 2021). Les marques Tréca et Première de Tréca sont présentes dans 33 pays, dont l’Allemagne, le Bénélux, la Chine, l’Espagne et l’Italie. Le site mérois Centre Bedding fournit également les boutiques de Tréca à l’étranger dont la dernière ouverture a eu lieu en mars 2023.
La politique RSE pour «colonne vertébrale»
Les investissements portés par le groupe sur son usine Centre Bedding (106 salariés et 17 millions d’euros de chiffre d’affaires) ont déjà permis l’acquisition de la seule coupeuse/nappeuse du groupe. Un outil d’une extrême précision qui apporte une technologie de pointe, tout en réduisant la pénibilité côté salariés. «Nous avons également mis en place des retourneurs et ergosquelettes pour manipuler les matelas», ajoute Charles-Henri Déon, qui relate que le programme RSE Ressources est devenu la «colonne vertébrale» de l’entreprise, devenue société à mission.
Le travail mené par le bureau d’études à Mer a déjà permis de réduire l’utilisation de matières chimiques dans la gamme phare de Tréca, Impérial. Des matières naturelles (coton, laine) sont privilégiées à la place du pourtour en mousse notamment, et l’agrafage a remplacé l’utilisation de colle. «Pour un matelas tel l’Impérial Air Spring, cela a supprimé l’utilisation de 750 grammes de colle, de 30% l’utilisation de non-tissé en privilégiant 46% de matériaux recyclés et 9 kg de matériaux naturels», détaille Morgane Daniel, responsable RSE.
Les partis pris sur l’écoconception sont déclinés peu à peu sur l’ensemble des collections Treca. Chaque produit dispose de sa fiche d’impact environnemental (base Ecomeuble), gage de transparence auprès des fournisseurs comme des clients. «Nous avons également amélioré l’impact environnemental des emballages, qui sont désormais composés à 60% de plastique recyclé», ajoute Morgane Daniel, dont l’objectif est de trouver une alternative durable à cette matière. Centre Bedding, dont l’engagement RSE est évalué régulièrement par Ecovadis, a obtenu la médaille d’argent en 2022. Il vise la médaille d’or, puis de platine.
Relocaliser la fabrication de ressorts à Mer
«Nous avons décidé de relocaliser la fabrication de ressorts – basée auparavant en Croatie – à CentreBedding», annonce le président d’Adova Group. Des travaux de filière sont menés avec les fournisseurs pour utiliser un acier recyclé à 90%. Un choix écoresponsable qui s’est traduit par l’acquisition de machines dédiées, pour une mise en production prévue à Mer à l’horizon 2024… mais qui nécessite des compétences techniques. «Nous devons recréer une culture du ressort, et former des employés à ce savoir-faire rare» ajoute-t-il.
Centre Bedding, plus gros employeur industriel du bassin mérois avec 108 salariés, a mis en place à cet effet une démarche MRS (Méthode de recrutement par simulation). A l’issue des sélections, une période de 8 mois a été consacrée à la formation de 8 personnes, dont 4 ont été embauchées en CDI au sein des ateliers et ont obtenu une certification. Ces recrutements représentent une augmentation de près de 4% de l’effectif global. «Notre entreprise, depuis sa création en Alsace, a toujours été ancrée dans les territoires et nous sommes attachés à nos femmes et nos hommes, notre première richesse dans nos usines, dont certains sont là depuis trois générations», conclut Charles-Henri Déon. Une histoire qui devrait perdurer.
Lire l’article original : Le fabricant français de literie Adova Group mise sur la RSE et la relocalisation dans son usine du Loir-et-Cher