Fondatrices de la marque de légumineuses Made in France Chiche, Adeline Cadillon et Coralie Honajzer sont des entrepreneuses accomplies. Après avoir remporté le concours Bio Innov grâce à leur projet plus qu’innovant, elles ont finalement pris la décision de le mettre en place et c’est ainsi que Chiche est né. Elles ont pour objectif de casser les codes de l’alimentation et de remettre les légumineuses au goût du jour. Des pois chiches, aux haricots ou encore aux petits pois, ces produits certifiés agriculture biologique sont des indispensables pour des apéros, des goûters ou des desserts qui sortent de l’ordinaire.

Lors d’une interview avec Sacrés Français, Adeline Cadillon et Coralie Honajzer nous racontent l’histoire de leur marque, les difficultés qu’elles ont pu rencontrer et évoquent notamment le label Origine France Garantie.

Lisez l’intégralité de cette interview ci-dessous.

C’est quoi Chiche ?

Adeline : Alors Chiche, c’est une jeune entreprise qui a été créée par deux femmes : Coralie et moi-même, et notre objectif est de démocratiser la consommation des légumineuses. Les légumineuses ce n’est pas très sexy comme ça quand on en parle, ce sont des pois chiches, des lentilles, des haricots et le principe est de les apporter à l’apéro, au dessert ou au goûter.

Tout est bio et français ?

Adeline : Tout est une agriculture biologique, c’était notre volonté depuis le départ de développer une agriculture respectueuse de l’environnement et des personnes. Et français aussi, parce qu’avec Coralie ce sont des racines qui nous tiennent à cœur et on ne voulait pas forcément faire produire ailleurs.

Coralie : Les légumineuses, ce sont des cultures hypers intéressantes pour les sols. Ça permet de fertiliser les sols pour les cultures suivantes et c’est donc hyper intéressant pour les agriculteurs Français.

Adeline : On en consomme très peu en France alors que dans les autres pays, comme le pourtour du bassin Méditerranéen, on en consomme beaucoup.

Coralie : Du coup, l’idée était de développer des produits qui permettent justement d’ouvrir le marché.

Quelle est l’étape la plus compliquée dans le fait en France ?

Adeline : Déjà, comme on travaille les légumineuses françaises et biologiques, les filières n’existent pas. Enfin, elles existent mais ne sont pas énormes comme la filière du blé par exemple. Tout est à créer. C’est vrai que nous on a encore des petits volumes, donc on essaie d’accompagner les agriculteurs dans ce sens pour augmenter les volumes de production agricole.

Tout ce qui est emballage et emballage plastique notamment, qui dépendent du pétrole, on en achète tous, tous les jours. Ce sont des emballages à usage unique que l’on jette et je trouve que ça aussi c’est un bel enjeu à l’avenir, parce qu’aujourd’hui les fournisseurs d’emballages sont prêts à nous proposer des solutions mais qui n’existent pas encore.

Comment allez-vous faire pour vendre vos produits sans plastique ?

Coralie : C’est un vrai enjeu et c’est aussi une histoire de conservation du produit. Au-delà du visuel, c’est aussi assurer la qualité du produit pour le consommateur final.

Adeline : On peut aussi vivre sans plastique ou en tout cas avec moins de plastique, parce qu’aujourd’hui le vrac se développe beaucoup. On a beaucoup de clients qui ouvrent leur magasin et c’est aussi une belle part de notre chiffre d’affaires.

Pouvez-vous nous parler du label Origine France Garantie ?

Coralie : Aujourd’hui ce sont des labels qui sont payants, donc des petites entreprises comme nous, on ne l’a pas encore mis en place. C’est un budget, c’est un coût, mais au-delà de ça je pense qu’il y a aussi un vrai travail au niveau du consommateur. Il y a des entreprises qui vont avoir leur siège en France, qui vont aller fabriquer ailleurs et qui vont mettre dessus entreprise française et origine France. Ce n’est pas forcément évident pour le consommateur de comprendre, au niveau des infos, ce qui est vraiment français. C’est ça qui est compliqué aujourd’hui dans ces labels : savoir ce qu’il se cache derrière. Est-ce que nous en tant qu’entreprise on paie ce label ? Est-ce que finalement le consommateur va comprendre ?

Voilà, je pense qu’il y a peut-être encore un truc à faire pour que ce soit comme l’agriculture bio et se dire : il y a le logo, c’est bon j’ai la norme.

Adeline : Il faut que les consommateurs reprennent confiance dans les entreprises françaises. La crise Covid met en lumière pas mal de choses, par exemple comme quoi on est dépendant de la Chine ou d’autres pays.

Comment gérez-vous la crise liée au Covid ?

Adeline : La crise nous a quand même un peu touchées, mais on a continué à progresser et on fait quand même 30% de chiffre d’affaires par an. On a quand même vu certaines choses. Quand les bars étaient fermés, forcément on vendait un peu moins. Mais les apéros se sont toujours faits dans le cadre familial ou à la maison, donc on a quand même réussi à vendre et ça n’a pas trop impacté.

Coralie : On a pu observer aussi lors du premier confinement, c’était vraiment la zone de floue pour tout le monde, les frontières se sont fermées. On a quand même pu continuer à s’approvisionner, à produire et à distribuer parce qu’aujourd’hui nos producteurs, nos agriculteurs sont en France, notre atelier aussi et comme nos distributeurs sont en France on n’a pas été bloqués.

Qu’est-ce que l’aventure Chiche vous a-t-elle apporté ?

Adeline : Je trouve que si on parle d’entreprenariat, on est quand même pas mal aidé en France pour entreprendre parce qu’on a eu des réseaux qui nous ont accompagnés. On a aussi tout de suite cru en notre entreprise, même si au départ le projet était un peu fou. Je trouve que c’est assez chouette aussi d’entreprendre en France, on est vite reconnus. Je trouve que le label bio et le label français maintenant parlent bien aux gens et c’est aussi peut-être ça qui fait le plus par rapport à une grosse marque. Nous aujourd’hui, on se démarque par rapport aux grosses marques : le fait que l’on soit artisanale, que l’on produise en France et que l’on produise en agriculture biologique. Ce sont trois de nos valeurs qui nous tiennent à cœur et que l’on va garder longtemps j’espère.

Coralie : Donc soyez Chiche ! Fabriquez en France et entreprenez en France !

Quelle est votre tirade de film préférée ?

Coralie : « Alors, on n’attend pas Patrick !»

Lien site internet Chiche : https://onestchiche.fr/