Afin d’atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris à l’horizon 2050 et de lutter efficacement contre le changement climatique, les industriels du textile français rappellent que la fabrication textile en France émet peu de CO² et permet d’alléger le bilan carbone des produits textiles de manière déterminante. L’étude du cabinet Cycleco Empreinte carbone du textile en France1 démontre que produire du textile en France émet deux fois moins de CO² que de le produire dans un pays au mix énergétique carboné, comme c’est majoritairement le cas aujourd’hui. L’étude met également en lumière d’autres sources importantes de réduction des émissions de CO² telles que la diminution des invendus liés aux importations (et au cycle d’approvisionnement long). Afin de suivre les avancées du secteur, l’Union des Industries Textiles propose d’améliorer le calcul de l’empreinte carbone des produits de consommation textile en traçant les étapes de fabrication et d’élaborer un baromètre carbone annuel.
Choisir le textile produit en France, solution efficace pour baisser notre empreinte carbone
La France s’est désindustrialisée lourdement depuis les années 1970, provoquant des millions de pertes d’emplois, mais aussi des importations massives qui font augmenter notre empreinte carbone² . En effet, en France le textile d’habillement et de linge de maison est importé à 95,7%3. Ainsi, 1 kg de textile importé génère aujourd’hui 54 kg d’équivalent CO², soit 2 fois plus que s’il était produit intégralement en France (27,7 kg Eq.CO²). La production textile française est donc 2 fois moins impactante pour le climat que la production importée. Réaliser les étapes de production (préparation des fibres et filature, tissage, tricotage, ennoblissement, confection) en France est donc un levier fort et efficace pour diminuer l’empreinte carbone de la France en textile d’habillement et linge de maison.
- Emissions vs empreinte carbone : les émissions carbone (ou GES) d’un pays relèvent de sa production intérieure. Son empreinte englobe les émissions liées aux produits importés et consommés en France.
- L’empreinte carbone textile par habitant en France s’élève à 442 kg d’équivalent CO² par an.
- En France, le textile d’habillement et de linge de maison est importé à 95,7%.
- 1 kg de textile importé et consommé génère 54kg d’équivalent CO².
- 1kg de textile produit en France génère 27,7 kg d’équivalent CO².
Accords de Paris : la France s’est engagée à réduire son empreinte carbone globale d’un facteur 6, le textile peut raisonnablement atteindre un facteur 7 d’ici 2050
Cet objectif sera atteint en relocalisant en France une partie des opérations de transformation aujourd’hui délocalisées.
L’empreinte carbone peut être réduite :
● de moitié grâce au mix électrique (20,7 kgCO²/kg contre 43,3 kgCO²/kg) ;
● de 25% grâce à la baisse des invendus, liés en grande partie à la production lointaine, par une production juste à temps ;
● de 10 à 15% grâce à l’éco-conception, au recyclage4 et à la réutilisation (seconde main).
Chaque point de relocalisation gagné, c’est-à-dire chaque 1% de consommation de textile réorientée au profit de textile produit en France pourrait :
– générer 5 500 tonnes de production supplémentaire en France ;
– créer plus de 4 000 emplois ;
– économiser 140 000 tonnes d’équivalent CO².
L’Union des Industries Textiles propose des actions concrètes pour répondre à l’urgence climatique
La transparence est d’une importance capitale pour le consommateur, de plus en plus conscient et responsable. Par ses choix de consommation, il contribue à transformer nos modèles économiques vers une chaîne de valeur compétitive, créative, durable et locale. Pour répondre à ses attentes en matière de responsabilité sociale et écologique, la profession textile française travaille à :
● la création d’une étiquette de traçabilité qui reprendra les 4 grandes étapes de fabrication d’un article textile (filature/transformation du fil, tissage/tricotage, ennoblissement et confection). Cette étiquette constituera le support d’information pour le consommateur (article 13 de la loi AGEC) et un outil de valorisation des filières vertueuses dont la nôtre.
● l’élaboration d’un baromètre carbone annuel qui permettra de mesurer l’empreinte carbone de la filière textile et son évolution (54 kg d’équivalent CO2 émis par kg de textile consommé en France en 2019) et constituera également un étalon pour mesurer le score carbone des articles textiles produits et/ou consommés en France.
Les enseignements à retenir :
- Les étapes de production du textile (transformation fibre et fil, tricotage/tissage, ennoblissement, confection) sont celles qui génèrent le plus fort impact carbone dans son cycle de vie.
- La part de textile d’habillement et de linge de maison fabriquée en France est faible.
- Les émissions carbone des importations textiles sont sous-évaluées d’un facteur 3. La traçabilité et l’application d’un juste coefficient par pays permettra d’améliorer le calcul de ces émissions.
- Relocaliser en France la production permet de diviser par 2 l’empreinte carbone des achats textiles des français.
- Relocaliser permet de réduire les invendus, et par conséquent de réduire l’empreinte carbone de 25%.
- Chaque point de relocalisation gagné permet d’économiser 140 000 tonnes d’équivalent CO2, de générer 5 500 tonnes de production supplémentaires et de créer plus de 4 000 emplois.
- Pour suivre cette élaboration, l’UIT souhaite élaborer un baromètre carbone de la filière.
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