Une étude de l’Insee démontre que la réindustrialisation de la France, en renforçant le Made in France, constitue une véritable opportunité à la fois pour l’économie et pour l’environnement. Produire en France permet non seulement de dynamiser l’industrie nationale, mais aussi de limiter l’empreinte carbone mondiale en réduisant les délocalisations polluantes.
Le Made in France, un enjeu de souveraineté industrielle
D’après l’étude « Made in France vs Made in des autres pays, effets économiques et environnementaux des choix de localisations sectoriels », le poids du Made in France dans la demande nationale a diminué, passant de 89 % en 1965 à 78 % en 2019. Cette baisse est particulièrement marquée dans les biens manufacturés (38 %), alors qu’elle reste forte dans la construction (96 %) et les services (80 %). Cette évolution résulte d’une intégration croissante des chaînes de valeur mondiales et de la concurrence internationale, notamment avec l’essor du Made in China.
Pourquoi relocaliser en France ?
La France, à l’instar de ses voisins européens comme l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, a vu son Made in diminuer en raison de la mondialisation. Toutefois, la crise sanitaire et les tensions géopolitiques ont révélé la vulnérabilité des dépendances industrielles. Aujourd’hui, plusieurs stratégies sont mises en place pour renforcer la souveraineté économique et limiter ces risques : constitution de stocks stratégiques, diversification des fournisseurs, et surtout incitations à la relocalisation industrielle.
Relocaliser en France permettrait de recréer un tissu industriel solide, de générer des effets d’entraînment sur l’économie locale et de renforcer l’emploi dans des secteurs stratégiques tels que l’automobile, l’aéronautique et la chimie. En produisant sur le territoire national, les entreprises réduisent leur exposition aux chocs internationaux et favorisent une production plus stable et contrôlée.
Un impact positif sur l’environnement
Contrairement aux idées reçues, la réindustrialisation en France est bénéfique pour l’environnement. Certes, produire plus en France entraîne une hausse des émissions de CO2 nationales, mais cette augmentation est compensée par une réduction globale des émissions mondiales. En effet, la production industrielle française est bien moins polluante que celle de nombreux pays où les standards environnementaux sont plus faibles.
Les secteurs les plus vertueux en matière de décarbonation incluent la chimie, le matériel électrique et les produits métalliques. La relocalisation de ces activités permettrait une baisse significative des émissions de gaz à effet de serre en raison d’une production plus propre et d’une réduction des transports internationaux, grands responsables des émissions de CO2.
Le Made in France : un levier pour une transition écologique efficace
Si la réindustrialisation est une priorité, elle doit être orientée selon les objectifs stratégiques de la France :
- Stimuler l’emploi et la croissance : en soutenant les secteurs à fort potentiel comme l’automobile et l’aéronautique.
- Réduire les émissions de CO2 : en favorisant les industries éco-responsables telles que la chimie verte et la métallurgie propre.
- Renforcer l’indépendance économique : en misant sur des industries stratégiques comme la défense et la santé.
Le Made in France est donc bien plus qu’un simple argument commercial : c’est un véritable atout pour conjuguer dynamisme économique, protection environnementale et souveraineté industrielle. La relocalisation doit être accompagnée de politiques d’innovation et d’incitations pour que la France devienne un leader de l’industrie durable et responsable.