Sacrés Français a reçu dans ses locaux Nicolas CHAUSSON. Cet entrepreneur français, a repris il y a deux ans la direction de Velecta Paris, marque de sèche-cheveux professionnels fabriquée en France. Après L’Oréal et GHD France, Nicolas voulait avoir le contrôle d’un process 360 de la création à la commercialisation des produits. Il nous raconte aujourd’hui ses projets et sa vision du Made in France.

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Peux-tu te présenter ?

Nicolas CHAUSSON : Je suis Nicolas CHAUSSON. J’ai 50 ans. Je suis Lyonnais. Après mes études, j’ai plongé dans le monde de la coiffure, un peu par hasard en rentrant chez L’Oréal. En 2006, j’ai quitté L’Oréal parce que j’avais envie de voler de mes propres ailes et j’ai créé une marque qui s’appelle GHD en France. Et en 2017, j’ai quitté GHD et j’avais envie de racheter une entreprise qui allait me permettre d’avoir 360 degrés le process de la création d’un produit depuis son design, sa conception jusqu’à son industrialisation et sa commercialisation. Et donc, il y a deux ans, j’ai racheté une petite entreprise, une belle endormie, qui s’appelle Velecta Paris et qui est un fabricant de sèche-cheveux professionnels fabriqué en France, en plus qui est quand même important.

Es-tu un sacré français ?

Nicolas Chausson : Alors-moi si je dois me définir comme un sacré français, je dirai oui car j’adore mon pays. Je suis assez chauvin, je suis même tellement chauvin, que je suis comme les poupées russes, fier d’être Lyonnais, fier d’être Français. Ce n’est pas un chauvinisme qui est exclu, c’est un chauvinisme qui donne envie d’aller porter à l’extérieur, le fait qu’on a de la chance je crois, d’être Français.

Quels sont les avantages pour tes clients ?

Nicolas Chausson : Il y a quatre aspects pour moi qui sont importants dans le fabriquer en France et qui sont importants pas pour moi mais qui sont importants pour mes clients.

Le premier c’est le côté humain : je suis chef d’entreprise, je suis là pour faire marcher une entreprise mais l’humain, les valeurs, les femmes, les hommes c’est quelque chose qui compte. Et je crois que le fabriqué en France, ça permet déjà parce qu’on est plus proche les uns des autres de se voir, de se rencontrer.

Il y a un deuxième aspect qui est la proximité, c’est-à-dire qu’on est proche du marché en étant en France pour nos clients français. Et c’est une proximité qui permet des interactions.

Troisièmement pour moi, le fabriqué en France, c’est un savoir-faire particulier, c’est le savoir-faire que l’on connaît dans la haute couture, la gastronomie, mais je pense qu’il y a un savoir-faire français dans la beauté. D’ailleurs le numéro un mondial de la beauté, des cosmétiques est Français.

Puis le quatrième et dernier point, le côté responsabilité environnementale de l’entreprise, c’est-à-dire en ayant des produits fabriqués en France on a une moindre empreinte carbone, on a un circuit plus court entre nous et nos clients.

Quels sont les fleurons du Made in France pour toi ?

Nicolas Chausson : Être Français quelque part, je vais être assez chauvin et cocorico mais c’est aussi quand même avoir quelque part, avoir du goût, je crois qu’il y a un goût à la française. Donc effectivement dans les vêtements, la mode, c’est dans des domaines où il faut du goût, de l’esthétisme.

Quelles sont tes ambitions pour Velecta Paris ?

Nicolas Chausson : Être heureux ! Et pour être heureux ça veut dire, emmener une équipe sur un beau projet, ça veut dire avoir des clients qui vont adhérer de plus en plus. Ça veut dire moi m’éclater dans ma vie professionnelle et donc dans ma vie perso et permettre à tous ceux qui rejoignent l’aventure Velecta Paris aussi d’être heureux.

Le fait de fabriquer ses produits en France, est-ce un argument de vente ?

Nicolas Chausson : Le fabriqué en France ou le Made in France, mais j’aime bien dire fabriqué en France car quand on supporte le fabriquer en France, c’est bien de le dire en français. C’est quelque chose où tout le monde n’est pas sensible de la même manière. La France elle existe dans l’esprit de tout le monde à l’étranger par contre elle n’a pas la même signification. Dans certains pays par exemple, « Je suis en train de travailler sur les marchés scandinaves », là-bas, c’est drôle le fabriquer en France, ce n’est pas forcément quelque chose qui leur parle. Je parle du « fabriqué », c’est-à-dire le côté fabricant, le côté industrie parce que pour eux une industrie qui va être garante de qualité ça sera peut-être plus une industrie allemande. Donc ce n’est peut-être pas le fabriquer en France qui va les intéressant mais c’est peut-être le savoir-faire français, le charme français, le goût français. Dans d’autres pays au contraire, le fabriqué en France va avoir du sens donc ça parle à tout le monde, le côté France mais ça ne prend pas tout à fait le même sens selon les pays.

Un dernier mot ?

Nicolas Chausson : J’aurai envie de dire un mot important sur l’innovation parce que chez Velecta Paris, l’innovation est quelque chose de très importante et en même temps c’est quelque chose d’intéressant de bien saisir dans le bon sens, c’est-à-dire que je me méfie beaucoup de l’innovation qui va dans un discours qui tombe très vite sur l’obsolescence programmée, la surconsommation, le besoin que tu n’as pas aujourd’hui mais je vais te le créer comme ça tu auras envie de mon produit mais tu t’en passerais. Cette fausse innovation, pour moi est dangereuse d’où le fait que pour moi être fabriqué en France, c’est aussi tout un aspect que j’ai parlé tout à l’heure, de responsabilité économique et environnementale. Je ne veux pas tomber dans l’innovation plastique, l’innovation de la course en avant, de la fuite en avant et l’innovation qui celle-là m’intéresse chez Velecta Paris qui est celle qui a du sens pour les gens qui vont la recevoir, celle qui va les faire progresser, les aider dans leur job. Ça c’est pour moi la vraie innovation et c’est celle qu’on porte.