L’achat de produits made in France, ou même made in Europe, n’est qu’un objectif minoritaire pour les entreprises tricolores. C’est ce qu’indique une enquête Agilebuyer/HEC, qui relève que seuls 19 % des départements d’achat ont des objectifs « made in France ».
Le secteur regroupant textile, meuble et autres industries manufacturières se situent juste au-dessus de la moyenne, avec 20 :% des entreprises affichant des objectifs spécifiques. La proportion tombe à 16 % chez les distributeurs généralistes et spécialisés.
« Souvent à tort, les entreprises industrielles de l’Hexagone traînent une mauvaise réputation: trop petites, fragiles financièrement, rigides ‘socialement’, non compétitives, peu solidaires les unes avec les autres… », indique l’enquête. « Pour améliorer leur image, elles devront progresser (assise financière) et casser certains dogmes (compétitivité) ».
Côté Made in Europe, quelque 17 % des entreprises interrogées afficheraient des objectifs clairs. Une proportion si proche de celle du made in France qu’elle vient souligner le peu de privilège accordé à ce dernier. « Même les achats ‘Made in Europe centrale » ne semblent en effet pas présenter plus d’opportunités pour les stratégies d’achat », relève AgileBuyer. « Les coûts de production en augmentation ne compensent plus l’attrait d’un taux de change fixe (pour la Slovaquie par exemple) ».
Mais le France ne ferait pas exception en Europe dans sa non mise en avant des produits nationaux au sein des achats BtoB. « Le tablier bavarois, le chapeau tyrolien ou le kilt écossais n’ont pas plus de succès que la marinière », souligne en effet l’étude.