Sacrés Français a eu l’opportunité de recevoir dans ses locaux un des fondateurs de LOU, Fabrice Chapuzet. Passionné de fruits et légumes depuis son plus jeune âge, c’est en 2009 que l’entrepreneur Français et ses partenaires décident de passer à l’acte et de créer cette marque saine, vraie et honnête. Ayant pour valeurs même l’authenticité, la convivialité et le savoir-faire, c’est au travers d’une interview avec Sacrés Français que ce dernier nous explique leur stratégie, leurs objectifs pour les années à venir et leurs futurs projets afin de continuer à évoluer dans ce sens.
Une version écrite de cette interview est à votre disposition ci-dessous pour plus de détails.
Qui es-tu ?
Fabrice : Je suis Fabrice, un des fondateurs des champignons LOU.
Peux-tu nous parler de la marque LOU ?
Fabrice : Alors nous avons fondé les champignons LOU en 2009, avec une idée de développer la consommation de légumes et en particulier du champignon. Une vision : celle de cultiver nos champignons en France et c’est pour cela qu’en 2015 nous avons ouvert notre première champignonnière et recruté plus de 150 personnes.
Vous-êtes membres actifs de demain la terre, peux-tu nous en dire plus sur cet engagement ?
Fabrice : L’association Demain la Terre est l’œuvre autour du développement durable, mais sur un spectre très large. Bien évidemment, autour de la biodiversité, dans notre impact sur l’environnement, mais aussi sur les valeurs beaucoup plus sociales et sociétales et ça nous intéressent énormément. Aujourd’hui, nos collaborateurs sont en emploi durable chez nous et ils sont importants. Toutes les barquettes de champignons LOU que vous trouvez sur les étals ont été confectionnées à la main. Donc, cette approche sociale est très importante pour faire vivre une entreprise comme la nôtre.
Vous-êtes une sacrée famille Française …
Fabrice : Oui je suis un Sacré Français et nous sommes une Sacrée Famille Française ! Entreprendre en famille pour nous est certainement l’une des premières motivations. Alors moi, je suis passionné de fruits et légumes depuis tout petit, je trouve ça beau, je trouve ça bon. Mais c’est aussi pour nous d’entreprendre avec Emmanuelle, mon épouse, et Benoît, son frère, et on a des compétences très complémentaires.
Bio ou pas Bio ?
Fabrice : Moi je pense que l’on est bio, on est bon et on est vrai. Nous sommes une vraie famille française, qui cultivons du champignon sans traitements chimiques, sans aucun pesticide et ça c’est ce qui est vrai. C’est pour nous la possibilité d’aller toucher le consommateur dans des magasins spécialisés, en agriculture biologique, et c’est avant tout un parti pris. Le parti pris, comme je disais tout à l’heure, est de cultiver un champignon sain.
Comme on dit : « il faut appuyer sur le champignon » et donc il faut que ça pousse vite pour qu’ils soient croquants.
Pourquoi vouloir produire en France ?
Fabrice : Nous vendons des champignons frais, donc il va de soi que cultiver sur le territoire Français apporte une vraie valeur ajoutée à la qualité de nos produits. Quand l’on sait que 70% des champignons de Paris proviennent de différents pays d’Europe, en particulier des Pays-Bas, de Pologne, d’Espagne… ça nous a paru comme une évidence de cultiver sur le territoire Français ce magnifique champignon de Paris, pour lui redonner ses notes de noblesse.
Quels avantages ont les clients à consommer vos produits ?
Fabrice : Le premier avantage que nos consommateurs peuvent avoir en croquant dans nos champignons, c’est d’abord le goût. C’est beaucoup de plaisir, c’est retrouver la naturalité d’un champignon frais, croquant, qui a du goût, que l’on peut manger cru, que l’on peut émincer et puis de la naturalité, parce que nous cultivons sans pesticides.
Comment réussissez-vous à être compétitifs avec vos champignons faits en France ?
Fabrice : Je ne crois pas que ça soit plus compliqué d’entreprendre et de cultiver des champignons en France. C’est d’abord une question de volonté et de prendre en compte les spécificités Françaises. On doit réellement avoir une démarche marketing qui consiste à comprendre l’environnement Français, à comprendre nos collaborateurs et à le prendre en compte dans nos process, dans notre façon de gérer l’entreprise au quotidien.
LOU est-elle une entreprise innovante ?
Fabrice : Oui il y a de l’innovation et développer la consommation de légumes, notamment de champignons, en France c’est faire preuve d’innovation. Ce n’est pas uniquement dire qu’il est bon pour la santé de manger des légumes, je pense que tout le monde en est persuadé. L’idée est de savoir comment les consommer et ça, c’est un peu plus compliqué. Donc il faut effectivement avoir une approche novatrice.
L’innovation, c’est aussi présenter nos produits dans un emballage qui aujourd’hui n’existe pas. Depuis quelques semaines, tous nos champignons sont confectionnés à la main, dans des barquettes en carton home-compostable. Ça, c’est une révolution dans le monde du champignon en Europe parce que nous sommes les premiers à commercialiser tous nos champignons dans ces emballages.
À quelle échelle pouvez-vous produire vos produits ?
Fabrice : La stratégie de LOU consiste à déployer des champignonnières aux 4 coins de la France, pour être au plus près des consommateurs et être au plus près de nos clients. Dans ce sens, après notre champignonnière en Bretagne où nous avons recruté plus de 170 collaborateurs, nous ouvrons dans quelques jours notre champignonnière en Mayenne, encore 150 recrutements. D’ici à la fin de l’année, c’est la 3ème champignonnière qui va ouvrir, dans la région Auvergne Rhône-Alpes, près du Puy-en-Velay.
Coluche disait : « c’est facile de savoir quels produits sont faits en France, ce sont le plus chers »
Fabrice : Je ne pense pas que les produits Français, par définition, ont vocation à être les plus chers et notre stratégie est de s’adresser au plus grand nombre de consommateurs. Donc je pense que l’on peut concilier production Française et un produit avec une juste valeur. Aujourd’hui ce qui compte ce n’est pas d’être le moins cher, c’est d’avoir un prix que le consommateur va considérer comme juste.
Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées en créant LOU ?
Fabrice : Alors il y a quelques années, quand on a expliqué à nos amis, aux banques, d’une manière générale à notre entourage, que notre stratégie consistait à investir sur le territoire Français, on nous a dit : « Attention en France tu n’arriveras pas à recruter, la main-d’œuvre va être très chère, tes coûts de production vont être gigantesques, ça ne marchera jamais ».
En fait on s’aperçoit que, si c’est possible ! Alors c’est cavalier, il faut se battre tous les jours bien évidemment. L’avantage est que comme il y a beaucoup de monde dans notre champignonnière on ne se bat pas tout seul, on se bat avec tous nos collaborateurs et la bonne nouvelle est que ça fonctionne.
Quelle est ta réplique de film préférée ?
Fabrice : Comme dis Jean-Paul Belmondo dans Itinéraire d’un Enfant Gâté : « Notre capacité, notre façon de dire Bonjour c’est déjà 50% du chemin qui est fait ».