Face à la pénurie de lance-roquettes dans l’armée française, un acteur hexagonal apporte une réponse audacieuse, innovante et souveraine : le système « Foudre », conçu et fabriqué en France par Turgis & Gaillard, s’impose comme une alternative nationale crédible aux équipements étrangers, notamment au célèbre HIMARS américain.
Une réponse française à une urgence stratégique
Alors que les lance-roquettes unitaires (LRU) de l’armée de Terre — vieillissants et de moins en moins opérationnels — seront hors service d’ici 2027, le programme étatique FLP-T, confié à des géants industriels français, ne livrera ses premiers prototypes qu’en 2026. Trop tard pour combler un vide stratégique pressant.
C’est dans ce contexte que le système Foudre entre en scène, fruit d’un développement discret mais ambitieux. Entièrement pensé, conçu et assemblé en France, il pourrait éviter à la France de dépendre de matériels étrangers, qu’ils soient américains ou sud-coréens.
Un concentré de technologie tricolore
Foudre repose sur un châssis Renault Trucks Kerax 6×6 assemblé en Charente, avec une intégration finale réalisée en Lozère, cœur industriel français. Ce système de tir mobile ne nécessite aucun stabilisateur pour fonctionner, peut être embarqué dans des avions européens comme l’A400M ou le C-130, et se repositionne rapidement après un tir, minimisant le risque de riposte.
Côté armement, la polyvalence est de mise : Foudre peut tirer des roquettes M31 de 227 mm (utilisées par les HIMARS), mais aussi des missiles ATACMS, PrSM, et même des missiles de croisière MBDA, autre fleuron de l’industrie française, pouvant atteindre jusqu’à 1.000 km de portée. Il est aussi compatible avec les roquettes indiennes Pinaka, preuve d’une capacité d’adaptation stratégique.
Une chaîne de souveraineté française
Foudre est piloté par le système de communication ODIN, développé en interne, et peut coopérer avec le drone français Aarok, formant ainsi une chaîne de frappe entièrement souveraine, de la détection à la neutralisation. Cette synergie technologique illustre la capacité française à innover sans dépendre d’acteurs étrangers.
Loin d’être perçu comme un rival par MBDA ou Thales, Foudre pourrait parfaitement s’intégrer à l’écosystème d’armement national, en complémentarité des programmes existants. Le ministre des Armées s’est déjà déplacé pour visiter les ateliers de Turgis & Gaillard, et des essais du drone Aarok sont attendus avant le salon du Bourget. Une décision politique sur l’acquisition pourrait tomber dès la rentrée.
L’excellence française en action
Développé sans grand consortium, ni financement public massif, Foudre symbolise l’ingéniosité et la résilience de l’industrie de défense française. Il incarne une vision : celle d’une France qui produit, innove et se défend par elle-même, tout en dynamisant ses territoires industriels.