La crise sanitaire pousse le gouvernement à multiplier les aides aux relocalisations industrielles. Un chemin difficile pour les entrepreneurs, qui soulignent l’importance dans leur réussite de l’innovation, de la proximité et d’un écosystème stimulant.
A quelque chose malheur est bon. La crise sanitaire semble avoir accéléré la prise de conscience de la fragilité du tissu industriel français. Les politiques s’emparent tous du sujet et les consommateurs font de plus en plus le lien entre « leurs choix de produits et la situation économique », comme le souligne Mathieu Roumens, un entrepreneur qui a créé un jouet électronique « made in France », une exception sur un marché saturé par les importations chinoises.
Consolider et développer des filières industrielles dans l’Hexagone susciterait donc un intérêt nouveau. Le succès de l’appel à relocalisations lancé par Bercy en témoigne. A la mi-octobre, le gouvernement avait déjà reçu 3 600 projets, et le budget d’un milliard d’euros d’aides prévu en 2020 ne suffira pas, selon le ministre de l’économie Bruno Le Maire. Il reste toutefois à trouver le modèle économique viable, face à la concurrence mondiale. Quels sont les leviers des entrepreneurs qui produisent en France et parviennent malgré tout à être rentables ? Ils pourraient se résumer en trois mots : innovation, proximité et territoire.
S’ajuster à la demande
« Fervent défenseur du made in France », comme il se présente lui-même, Philippe Véran est PDG de Biotech Dental, une entreprise de fabrication de matériel médical à destination des chirurgiens-dentistes fondée en 1987. Il a choisi de racheter certains sous-traitants afin de pouvoir rapatrier l’ensemble de sa production en France, principalement à Scionzier, en Haute-Savoie.
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