Le 22 mai dernier, au Cloître à Marseille, Sacrés Français organisait Les Rencontres du Made in France, un événement placé sous le signe de l’engagement, de la coopération et du renouveau économique. Deux tables rondes ont marqué cette journée, réunissant des figures majeures de l’industrie, de la finance coopérative et du monde entrepreneurial pour discuter de deux grandes questions : Comment réindustrialiser la France ? Et les coopératives sont-elles une réponse d’avenir ?


Réindustrialiser et relocaliser en France : une urgence nationale

La première table ronde, animée par Cécile de Ménibus, a posé un constat limpide : la réindustrialisation n’est plus un choix, c’est une nécessité vitale. Produire en France, c’est reprendre la main sur nos chaînes de valeur, relancer l’emploi et répondre aux défis environnementaux.

🎯 Relocaliser, ce n’est pas du protectionnisme, c’est du bon sens économique : défendre nos savoir-faire, réduire notre dépendance aux importations, et s’inscrire dans une dynamique plus responsable. Mais pour que cette vision devienne réalité, plusieurs conditions doivent être réunies :

  • des financements adaptés,
  • une industrie moderne et attractive,
  • et un écosystème collaboratif porté par l’innovation.

Parmi les leviers identifiés, la traçabilité et la transparence sont apparues comme fondamentales. Le marquage “Fabriqué en France” reste facultatif, alors même que les consommateurs attendent des repères clairs. Les labels et certifications comme Origine France Garantie jouent ici un rôle crucial, comme l’a souligné Gilles Attaf :

« On veut garantir une traçabilité claire face au Franco-lavage, avec des critères stricts et vérifiables. »

Autre alliée inattendue : l’intelligence artificielle. Bien utilisée, elle peut optimiser la production, prédire les flux, et réduire les coûts. Un outil au service d’une industrie plus efficace… et plus verte.

Et surtout, un message fort s’est imposé : le collectif est la clé. Coopérer, mutualiser les ressources, valoriser les talents : c’est ensemble que nous pourrons construire une industrie plus résiliente, plus agile, et capable de séduire les jeunes générations.

🎙️ Henri Nicolau-Guillaumet (BIC) a résumé l’état d’esprit de son groupe :

« Rester en France, c’était préserver notre maîtrise, notre qualité et notre savoir-faire. C’est l’ADN de BIC. »


Coopératives et SCOP : entreprendre autrement

La seconde table ronde, également animée par Cécile de Ménibus, a mis à l’honneur un modèle souvent méconnu mais profondément d’actualité : la coopérative. Dans un monde en quête de sens, les coopératives apparaissent comme une réponse concrète à la fois sociale, économique et environnementale.

Elles proposent de repenser l’entreprise autour de trois piliers :

  • une gouvernance partagée,
  • un ancrage territorial fort,
  • et une utilité sociale assumée.

Ni utopie, ni exception, les SCOP et coopératives incarnent un modèle résilient, inclusif et porteur de sens. Comme le rappelle Laurent Coudercher du Crédit Coopératif :

« Le Crédit Coopératif est né des coopérateurs. On défend une finance utile, 100 % française. »

💬 Nicolas Chabanne, fondateur de C’est qui le Patron ?!, en témoigne :

« On a choisi la coopérative pour redonner du sens et permettre aux consommateurs de soutenir les producteurs. »

Ce modèle économique alternatif repose sur le partage de la valeurla transparence et la démocratie interne. Il ne se contente pas de produire, il questionne le rôle même de l’entreprise dans la société.


Deux visions, un même élan

Qu’il s’agisse de reconstruire notre tissu industriel ou d’explorer de nouvelles formes d’entreprise, ces deux tables rondes ont mis en lumière une conviction partagée : le Made in France de demain se construira sur des fondations collaboratives, innovantes et ancrées dans les territoires.

Rendez-vous à la prochaine édition des Rencontres du MIF pour continuer à bâtir ensemble une économie à visage humain, locale et durable.

L’équipe Sacrés Français