Les produits made in France ont la cote. Malgré l’attrait et la performance des entreprises françaises, l’étiquette tricolore a encore du mal à être bien repérée par les consommateurs français !

Textiles, alimentaire ou informatique, l’étiquette « made in France » est de plus en plus plébiscitée. Selon le guide du Fabriqué en France publié par le Ministère de l’Économie, 3 Français sur 4 ont déclaré être prêt à payer plus cher pour acheter français. Également, selon un sondage de l’IFOP, 91 % des Français estiment qu’une entreprise devrait indiquer que ses produits ont été fabriqués en France. Toutefois, cette tendance est freinée dans son élan. Parmi ces freins, les Français citent les tarifs élevés et l’absence ou le manque de produits fabriqués en France. Quatre consommateurs français ont témoigné à ID de leur pratique d’achat et des difficultés rencontrées vis-à-vis du made in France.

« Je ne trouve pas d’ordinateur qui est conçu en France »

Pour Samir Dyby, 24 ans, de Lyon, le secteur informatique est absent de la liste « made in France ».
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« Le « made in France » m’évoque d’abord la qualité. Les produits fabriqués en France sont souvent reconnus à l’international pour leur meilleure qualité que les produits qui proviennent d’Asie ou du reste du monde. Seulement pour moi, le made in France ne signifie pas uniquement que le montage, la fabrication et la provenance des pièces détachées soient français, mais surtout la conception, c’est-à-dire la recherche et développement qui se fait autour d’un produit en particulier qui peut être pensé en France et par un Français. 

J’ai déjà acheté des produits made in France, surtout des t-shirts mais finalement je me suis rendu compte qu’ils ne le sont pas réellement, parce qu’ils sont souvent réalisés avec des tissus qui proviennent de l’étranger même si l’étiquette indiquait que l’article était français. Je pense pour le moment c’est surtout l’alimentation qui est réellement bien représentée dans le « fait en France » tandis que d’autres secteurs sont quasi absents. C’est le cas de l’informatique, je ne trouve pas d’ordinateur qui est conçu en France et je pense qu’il faudrait plus d’initiatives là-dessus, cela nous laisserait plus de choix et éviterait les coûts carbone à l’importation. Toutefois, la mondialisation et la spécialisation des pays rendent impossible les innovations dans le secteur de l’informatique, même pour la France, puisque les entreprises mondiales positionnées dans ce marché ont beaucoup d’avance en la matière du hardware (ndlr : composants d’ordinateurs). » 

Samir, 24 ans, Lyon.

« Je trouve que les vêtements sont trop chers »

Pour Marie Réveillère, 27 ans, de Saint André Goule d’Oie (Vendée), l’habillement français coûte cher. 
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« En ce qui concerne l’alimentation, j’achète encore malheureusement beaucoup de produits emballés, qui ne sont pas tous made in France. Toutefois, quand je vais au rayon fruits et légumes, je privilégie les aliments français (par exemple, un jour, j’ai préféré acheter de l’ail emballé mais français plutôt que de l’ail en vrac argentin).  

Pour ce qui est de l’habitat, nous avons fait beaucoup de récup’ avec mon conjoint, mais quand nous achetons, nous regardons plus le coût que la provenance, même si nous essayons d’acheter d’occasion pour à la fois faire des économies et favoriser le réemploi.  

Pour les soins et les produits de beauté, j’essaye de faire attention à la provenance et je privilégie le Do It Yourself, avec des produits locaux. 

Enfin, en ce qui concerne l’habillement, je n’achète pas de made in France car je trouve que les vêtements sont trop chers. Toutefois, je prône là encore le réemploi en achetant d’occasion. » 

Marie, 27 ans, Saint André Goule d’Oie (Vendée). 

« Le chemin vers le 100 % made in France est long »

Pour Déborah, 29 ans, de Rennes, la sensibilité au made in France a démarré pendant le confinement. 
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« Ingénieure biologiste marine, je suis sensible (depuis toujours) à la protection de l’environnement. Avec le confinement, j’ai pris le temps de m’informer, de découvrir, d’apprendre et de prendre conscience que ma façon de consommer devait changer si je voulais être alignée avec mes idéaux. Ma sensibilité pour le made in France était lancée. J’ai commencé par l’alimentation et la salle de bains. J’ai choisi de rejoindre des circuits courts de distribution proposant des produits locaux ou français ainsi que de pousser la porte de la dernière ferme de ma ville.

Dans la salle de bains, Yuka (ndlr : application mobile) m’a ouvert les yeux sur les compositions des produits et leurs nombreux ingrédients. J’ai choisi de changer pour des achats de produits d’hygiène made in France et plus durables tendant vers le zéro déchet ! Le chemin vers le 100 % made in France est long, mais progressivement je modifie mes habitudes. Prochaine étape ? S’habiller made in France.  

Aujourd’hui, l’offre est de plus en plus complète. Je suis beaucoup de jeunes entreprises qui viennent de se lancer dans ce secteur sur Instagram. L’habitat et l’électroménager sont les deux domaines où il est peut-être plus difficile de trouver du 100 % français de la ressource primaire à la vente…En tant que consommateurs, nous ne sommes pas toujours bien informés sur l’ensemble des étapes et de leur réelle réalisation en France. Il est vrai que le made in France peut être plus cher, mais j’accepte de payer un peu plus cher pour un produit qui durera dans le temps et qui favorise les entreprises françaises. »

Déborah, 29 ans, Rennes.

« Je suis habillé tout le temps made in France« 

Pour Arnaud Perrier Gustin, 46 ans, d’Issy-les-Moulineaux, il y a un manque de notoriété des marques françaises. 
©Arnaud Perrier Gustin/DL

“Je consomme au maximum « made in France ». Je roule « made in France », je m’habille « made in France » et j’en fais la pub tous les jours. À 95 %, je suis habillé tout le temps « made in France ». Cela a coût économique, c’est certain, mais au lieu d’avoir 10 chemises, j’en ai cinq. Depuis quatre ou cinq ans, je pars en vacances en France aussi. Alors effectivement ma télé n’est pas made in France, il y a toujours des contre-exemples mais je fais le nécessaire et je consomme différemment. 

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