La sécheresse qui sévit actuellement en France n’a pas fini de se répercuter sur les filières de l’agriculture. Faute d’herbe en quantité suffisante dans les pâturages pour nourrir les troupeaux, les producteurs de fromages AOP sont obligés de repenser leur production.

AOP (Appellation d’origine protégée), trois lettres qui valorisent un produit. Or, une partie de la production laitière du département du Cantal va devoir s’en passer pour son salers. Gage de la qualité du fromage, les producteurs doivent, pour obtenir ce label, répondre à un cahier des charges exigeant mais difficilement compatible avec les conséquences de la sécheresse actuelle.

En Auvergne, terre de confection de cinq fromages AOP (Cantal, Salers, Saint-Nectaire, Fourme d’Ambert et Bleu d’Auvergne), les éleveurs ont été contraints de suspendre pour une durée indéterminée leur production de salers pour se tourner vers le fromage AOP Cantal.

Un manque à gagner indéniable

Mais pour la profession, le coût est double. D’une part, une herbe devenue jaune perd en qualité nutritionnelle, réduisant de fait les rendements laitiers des vaches. Laurent Lours, responsable de l’AOP salers, envisage une baisse de 15 % de la production de salers cette année. Un manque à gagner indéniable pour une filière qui ne produit que huit mois dans l’année : de la mi-avril à la mi-novembre.

D’autre part, la vente du fromage AOP cantal, moins onéreux, engendre des bénéfices moindres. Laurent Lours chiffre ce basculement à 200 voire 300 euros de pertes par 1.000 litres. Et il arrive même qu’une partie du lait, inexploitable pour un fromage AOP, soit réorientée vers les laiteries.

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